Les Prétendants à la couronne (Kongs-emnerne) est une pièce du dramaturge norvégien Henrik Ibsen parue en 1863, mettant en scène la rivalité entre le roi de Norvège Håkon Håkonsson et le jarl Skule.

Illustration des Prétendants à la couronne d'Ibsen par Frits AhlgrenssonIllustration d'une scène des Prétendants à la couronne
Dessin de Frits Ahlgrensson
Elle est parue chez le libraire Johan Dahl à Christiana en octobre 1863. La première de la pièce, qui connaît un grand succès, a lieu au Christiana Theater en janvier 1864.

Les Prétendants à la couronne s'inscrit dans une série de pièce d'Ibsen qui, dans le contexte du mouvement des nationalités, qui exalte le passé national, a déjà évoqué l'histoire de son pays dans des pièces telles que Le Tertre du guerrier (Kjæmpehøjen, 1850), Dame Inger d'Østråt (Fru Inger til Østeraad, 1855) ou Les Guerriers de Helgeland (Hærmændene paa Helgeland, 1858).

L'action se déroule dans la première moitié du XIIIe siècle.

Le premier acte s'ouvre devant l'église du Christ, à Bergen, où Inga de Varteig subit une ordalie prouvant que Håkon Håkonsson, élu roi par les Birkebeiner, est bien le fils du roi Håkon Sverresson. Mais il existe d'autres prétendants à la couronne, dont le jarl Skule, régent du royaume et frère du précédent roi, Inge. Håkon est reconnu roi par une assemblée. Il propose alors à Margrete, la fille de Skule, de l'épouser.

Dans le deuxième acte, Skule récapitule les occasions qui se sont présentées de devenir roi, mais qu'il n'a pas osé saisir. L'évêque d'Oslo, Nikolas Arneson, lui reproche son indécision et l'engage à affirmer son ambition. Il lui révèle qu'il y a peut-être eu substitution d'enfant, et que Håkon pourrait ne pas être de naissance royale. Le conflit entre le roi et le jarl prend de l'ampleur.

Le troisième acte s'ouvre à l'évêché d'Oslo, où l'évêque Nikolas est à l'agonie. Il aurait voulu être roi lui-même, et c'est par dépit de n'y être pas parvenu qu'il a alimenté la dissension entre Håkon et Skule. Avant de mourir, il refuse de révéler à Skule la vérité sur les origines de Håkon. Au terme d'un nouveau conflit avec Håkon, Skule se proclame roi de Norvège.

Au quatrième acte, Skule, bien que reconnu comme roi par ses partisans, doute de sa légitimité. Il regagne confiance quand son ancien amour vient lui annoncer qu'elle a donné naissance à un fils. Mais l'attaque des partisans de Håkon le contraint à la fuite, et le roi condamne Skule à mort.

Le cinquième acte se déroule à Niðaróss. Skule ne bénéficie pas de l'appui de la population. Son fils s'empare de la châsse de saint Olaf, pour que Skule puisse être reconnu comme roi. Mais l'anathème a été jeté sur celui qui s'en emparerait, et cet acte détourne ses partisans de Skule, qui s'enfuit. Il se réfugie dans un couvent, mais finit par se livrer, avec son fils, aux hommes de Niðaróss, qui, soucieux de se racheter auprès du roi, les mettent à mort.

Traduction

  • Ibsen, Henrik. Théâtre. Textes traduits, présentés et annotés par Régis Boyer. Paris : Gallimard, 2006. (Bibliothèque de la Pléiade).