Le Gefionspringvand (« Fontaine de Gefjon ») est une fontaine de Copenhague, œuvre du sculpteur Anders Bundgaard (1908). Elle représente la déesse Gefjon labourant la terre avec ses quatre bœufs, donnant ainsi naissance à l'île de Sjælland.

Gefionspringvandet ou Fontaine de Gefjon, par Anders Bundgaard

Bundgaard sculptant le Gefionspringvand, par Hugo LarsenAnders Bundgaard sculptant le Gefionspringvand, représenté par Hugo Larsen.
Huile sur toile, 1904. Collection privée.
La fontaine a été financée par la Fondation artistique de la ville de Copenhague (Københavns Kommunes Kunstfond) et par la Fondation Carlsberg, qui avait souhaité faire un don à l'occasion des cinquante ans de la brasserie. La statue en bronze représentant la déesse Gefjon et ses bœufs a été sculptée par Anders Bundgaard (1864-1937), qui remporta le concours organisé en 1898. Les bassins sont en granit. La fontaine fut inaugurée en 1908.

La statue, la plus grande de Copenhague, devait initialement être érigée sur la place de l'Hôtel de Ville. C'est finalement le Dragespringvand (« Fontaine du dragon ») qui s'y dresse. Quant à la fontaine de Gefjon, elle trouva sa place au bout d'Ameliegade, dans Langelinie. Un pont à proximité porte le nom de Gefionbro (« Pont de Gefjon »). Un modèle réduit de la statue se trouve devant l'hôpital Bispebjerg.

Gefionspringvandet ou Fontaine de Gefjon, par Anders BundgaardLa sculpture illustre un épisode rapporté par Snorri Sturluson, tant dans l'Edda (ch. 1) que dans l'Ynglinga saga, dans lequel le roi suédois Gylfi accorde à Gefjon autant de terre que pourraient labourer quatre bœufs en un jour et une nuit. Gefjon se rend alors au Jötunheimar, d'où elle revient avec quatre bœufs, qui sont en réalité les enfants qu'elle a eus avec un géant. Les bêtes de trait labourent si bien qu'elles détachent une portion de territoire, qu'ils tirent ensuite vers l'ouest jusqu'à un détroit, où Gefjon la fixe et lui donne le nom de Sjælland. L'endroit d'où la terre avait été détachée forma un lac, le lac Mälar. Cet épisode est aussi évoqué dans une strophe de la Ragnarsdrápa de Bragi Boddason. C'est pourquoi, sur l'entretoise de la charrue, figure en caractères runiques l’inscription danmarkar auki (« accroissement du Danemark ») : c'est ainsi que Bragi qualifie la terre arrachée par Gefjon.