Draupnir (« le dégouttant ») est l'anneau d'or d'Óðinn. Il a pour propriété que, toutes les neuf nuits, il en dégoutte huit anneaux d'or du même poids.

Óðinn tenant Draupnir (?) sur la bractéate de MaulandLa bractéate de Mauland.
Stavanger, Arkeologisk museum.
Photographie : Terje Tveit
© 2015 Arkeologisk museum, UiS / CC BY-NC-ND 3.0.
Comme d'autres objets précieux des dieux, il a été forgé par les nains Brokkr et Eitri (Skáldskaparmál, ch. 35).

Lors des funérailles de Baldr, Óðinn plaça Draupnir sur le bûcher de son fils. Lorsque Hermóðr se rendit à Hel pour le délivrer, Baldr restitua l'anneau à son père en souvenir (Gylfaginning, ch. 49). Dans la Gesta Danorum (Livre III, 64), un anneau accroissant la richesse de son propriétaire apparaît aussi dans le récit consacré à Hotherus et Balderus.

Draupnir figure – sans être nommé1 – dans les Skírnismál (str. 21), dans lesquels Skírnir l'offre à Gerðr. La strophe confirme les propriétés de Draupnir, ainsi que le fait qu'il ait brûlé avec le jeune fils d'Óðinn.

Si le nom de Draupnir est peut-être récent, l'association d'Óðinn avec un anneau pourrait être très ancienne, si l'on admet que c'est le dieu qui est représenté chevauchant et tenant un anneau sur la bractéate de Mauland, datant du IVe siècle2. Des pierres historiées de Gotland reprennent aussi le motif de l'anneau (celle de l'église de Lokrume, par exemple).

Draupnir a parfois été rapproché du stallahringr, l'anneau de l'autel présent dans les temples, sur lequel étaient prêtés les serments. De façon plus convaincante, Draupnir est aussi considéré comme symbole de la fonction souveraine d'Óðinn.


1 Si Draupnir apparaît en poésie scaldique dans plusieurs kennningar désignant l'or, le nom n'est mentionné qu'une fois en dans les poèmes eddiques, et c'est le nom d'un nain (Völuspá, str. 15).
2 de Vries, Jan. Altgermanische Religionsgeschichte. 3., unveränd. Aufl. Berlin : Walter de Gruyter, 1970. Bd. II, p. 78.