Olav Haraldsson ou saint Olav fut roi de Norvège de 1015 à 1028. Il fut le premier à régner sur l'ensemble du pays, et fut un ardent propagateur du christianisme.

Il a rétrospectivement été considéré comme le fondateur de la nation norvégienne, dont il est le « rex perpetuus » et le saint patron.

Statue de saint Olav, églis de DaleUne représentation médiévale : sculpture de l'église de Dale (Sogn og Fjordane), vers 1275.
Universitetsmuseet i Bergen.
Olav1 est né vers 995. Il est le fils de Harald Grenske, un roitelet du Vesfold, réputé descendre de Harald Hårfagre, et d'Åsta Gudbrandsdatter. Il fut élevé par son beau-père, Sigurd Syr, roitelet du Ringerike et père de Harald Hardråde.

Selon les sagas, c'est dès l'âge de douze ans qu'Olav partit en expéditions vikings, d'abord dans la Baltique, puis, à partir de 1009, en Angleterre, où il combattit avec l'armée danoise, aux côtés de Torkjell le Grand. Puis, il prit le parti du roi d'Angleterre Æthelred II, qu'il suivit en exil en Normandie (1013-1014). C'est alors qu'il fut baptisé à Rouen.

Olav revint en Norvège en 1015, peut-être avec le soutien du roi d'Angleterre, alors en guerre contre le roi danois Knut le Grand. Il se rendit très rapidement maître du pays, notamment grâce à sa victoire sur le jarl Svein Håkonsson, allié du Danemark et de la Suède, à la bataille de Nesjar (1016). Il devint le premier roi à exercer un contrôle effectif sur l'ensemble du pays, y compris l'intérieur des terres.

En plus de son rôle dans l'unification de la Norvège, Olav est réputé pour son activité missionnaire. Des prêtres et évêques venus d'Angleterre prolongèrent l'œuvre de christianisation entreprise par Olav Tryggvason. Au début des années 1020, à Moster, se tient un þing au cours duquel Olav et l'évêque anglais Grimkjell jetèrent les bases d'une nouvelle organisation de l'Église et introduisirent une nouvelle législation en matière religieuse, interdisant notamment toute pratique païenne.

Tant dans son entreprise christianisatrice que dans sa volonté de renforcer l'unité du royaume, Olav agit souvent d'une façon autoritaire et brutale à l'égard de ses opposants, procédant en particulier à la confiscation de leurs terres. Il suscita ainsi une hositilité croissante parmi la noblesse.

Hellig Olav (saint Olav), par Ragnhild ButenschønUne représentation contemporaine : Hellig Olav de Ragnhild Butenschøn, 1984.
Oslo, parvis de la cathédrale Saint-Olav.
Á partir de 1025, Knut le Grand chercha à restaurer l'influence danoise en Norvège. En 1026, Olav et son allié et beau-frère, le roi de Suède Anund Jakob, affrontèrent les Danois à la bataille de Helgeå. Puis, Knut tira parti du mécontentement de l'artistocratie norvégienne pour nouer des alliances et, en 1028, Olav dut s'enfuir sans combattre lorsque Knut se présenta en Norvège. Il se réfugia en Russie. Knut fut alors reconnu comme roi. Il confia le gouvenement de la Norvège au jarl Håkon Eiriksson.

Håkon mourut accidentellement en 1029. Olav y vit l'occasion de reconquérir son royaume. Avec le soutien de la Suède, il revint en Norvège, dans le Trøndelag, mais fut vaincu par une armée paysanne le 29 juillet 1030, lors de la bataille de Stiklestad, où il perdit la vie.

La reconnaissance de la sainteté d'Olav doit certainement beaucoup au mécontentement qu'engendra la tutelle danoise. Avec Håkon Eiriksson avait péri le dernier jarl de Lade, et Knut plaça à la tête de la Norvège son propre fils, Svein. Cette domination danoise directe provoqua le mécontentement des anciens alliés de Knut, écartés du pouvoir, qui firent revenir de Russie Magnus, le jeune fils qu'Olav avait eu d'une servante. Il fut proclamé roi en 1035.

Très vite après la mort d'Olav, qui avait été enterré en secret à Nidaros, des miracles lui furent attribués. La translation de ses reliques et sa béatification eurent lieu dès 1031, alors même que Svein régnait encore. Sa tombe devint le premier lieu de pélerinage en Norvège, et son culte se répandit dans toute la Scandinavie et au-delà, notamment en Angleterre.

Au milieu du XIe siècle débuta la construction de la cathédrale de Nidaros, où les reliques du saint furent transférées. L'archevêque Øystein Erlendsson, à l'origine de l'édifice, est aussi l'auteur d'une Passio Olavi dont des éléments furent repris dans les nombreuses sagas consacrées à saint Olav.

De nombreux édifices religieux portent encore son nom aujourd'hui, en Scandinavie (ainsi, la cathédrale catholique d'Oslo), mais aussi dans son ancienne sphère d'influence (par exemple à Tallin, Estonie) ou dans les terres d'immigration (comme à Minneapolis, Minnesota).

Représentations médiévales de saint Olav

Avec la Vierge, Olav est le saint le plus représenté dans l'art scandinave. Au Moyen Âge, il figure sous forme d'image ou de sculpture dans pratiquement toutes les églises norvégiennes.

Il est souvent muni de son attribut, la hache de guerre. Plusieurs motifs illustrent sa sainteté. Ses joues rouges sont ainsi le signe de l'incorruptibilité de son corps. Des sculptures le montrent piétinant une créature à forme humaine ou un monstre à visage humain, parfois celui d'Olav lui-même, pour les plus tardives ; elles symbolisent sa victoire sur le paganisme.

Statues de saint Olav

Statue de saint Olav, église de Seim Statue de saint Olav, église de Fresvik Statue de saint Olav, église de Tanum Statue de saint Olav, église de Dale Statue de saint Olav, église de Tylldalen Statue de saint Olav, église de Kyrkjebø Statue de saint Olav, église de Grong Statue de saint Olav, église de Hangvar Statue de saint Olav, église d'Anga Stratue de saint Olav, église d'Austevoll Statue de saint Olav, église d'Ornunga


1 Ólafr Haraldsson en vieux norrois. En dehors de Scandinavie, la forme Olaf est très courante.