Le haðarlag est un mètre scaldique combinant les caractéristiques du málaháttr et du dróttkvætt.

Snorri le décrit dans le Háttatal de la façon suivante : « dans ce mètre il y a cinq syllabes dans dans une ligne, et des rimes (hendingar) et une allitération (stafaskipti) comme dans le dróttkvætt. »

Si les cinq syllabes rappellent le málaháttr, le haðarlag comprend aussi deux syllabes allitérantes dans les lignes impaires, des rimes intérieures et un trochée final, à l'image du dróttkvætt1, ce qu'illustrent ces deux premières lignes d'une strophe des Hrafnsmál de Þormóðr Trefilsson :

Feldi folks valdi
fyrst ens gollbyrsta

C'est dans ce poème, composé dans la deuxième ou la troisième décennie du XIe siècle, que le haðarlag apparaît pour la première fois. Ce mètre a été très peu employé par la suite. Son principal usage ultérieur est le fait de Sturla Þórðarson qui, au XIIIe siècle, composa en l'honneur du roi de Norvège Hákon Hákonarson un poème également nommé Hrafnsmál.

 


1 Turville-Petre, E.O.G. Scaldic poetry. Oxford : Clarendon Press, 1976. P. xxxv.