L'Óttars þáttr svarta (« Dit d'Óttarr svarti ») est un très court þáttr rapportant comment le scalde Óttarr svarti composa le poème intitulé Höfuðlausn (« Rançon de la tête ») pour sauver sa vie, menacée par la jalousie du roi Ólafr Haraldsson.

Alors qu'il séjournait à la cour du roi de Suède Ólafr sœnski, le scalde Óttarr composa un poème d'amour (« mansöngsdrápa ») pour Ástríðr, la fille du roi, qui épousa le roi de Norvège Ólafr Haraldsson. Aussi, quand Óttarr vint en Norvège, Ólafr, offensé, le fit emprisonner avec l'intention de le tuer.

Son oncle, le scalde Sighvatr þórðarson, lui conseilla de modifier le poème adressé à Ástríðr, et de composer un poème de louange au roi. Óttarr y travailla trois nuits, avant d'être amené devant le roi. Ólafr lui demanda de réciter les strophes composées pour Ástríðr. Óttarr s'exécuta, puis entama aussitôt la drápa, que Sighvatr loua fort. En récompense, le roi lui laissa la vie sauve et lui offrit un bracelet en or. Quant à la reine, elle lui offrit un anneau en or, ce qui déplut à son époux.

Début de l'Óttars þáttr svarta dans le FlateyarbókLe début du þáttr dans la Flateyarbók.
Stofnun Árna Magnússonar, Reykjavík.
Le þáttr reprend le stéréotype du scalde amoureux, et la composition d'une drápa pour sauver sa tête évoque la scène où Egill Skallagrímsson compose, lui aussi, une Höfuðlausn, drápa à la louange d'Eiríkr blóðøx. Dans sa forme même, le þáttr rappelle d'ailleurs ce passage de l'Egils saga. Il n'est toutefois pas nécessairement exclu que l'épisode soit authentique.

Composé vers 1220, il a été préservé, avec des variantes, dans plusieurs manuscrits : Flateyjarbók, Bergsbók, Tómasskinna, Bæjarbók.

Traductions

  • Le Dit d'Óttarr le Noir. In : Boyer, Régis. Les Sagas miniatures (þættir). Paris : Les Belles Lettres, 1999.
  • The Tale of Ottar the Black. Transl. by Judith Jesch. In : The complete sagas of Icelanders, including 49 tales. Vol. I. General editor, Viðar Hreinsson ; editorial team, Robert Cook et al. ; introduction by Robert Kellogg. Reykjavík : Leifur Eiríksson Publishing, 1997.