Opération Walkyrie est le nom donné à la tentative de renversement du régime nazi, suite à l'attentat contre Hitler commis par le colonel von Stauffenberg le 20 juillet 1944.

Wolfsschanze après l'attentat du 20 juillet 1944La Wolfsschanze après l'attentat du 20 juillet 1944.
Photographie conservée par les Archives fédérales allemandes (BArch, Bild 146-1972-025-12).
Les premiers projets d'attentat contre Hitler naissent dès 1938, lorsque la crise des Sudètes menace de précipiter l'Allemagne dans la guerre. La succession de succès, diplomatiques, puis militaires, enregistrés par le régime nazi jusqu'en 1941, la popularité de Hitler, le loyalisme des chefs de l'armée, contribuèrent à repousser cette perspective.

Les premiers échecs rencontrés sur le front de l'Est, à l'hiver 1941-1942, ainsi que la brutalité avec laquelle la guerre y était menée, leur donnèrent une nouvelle vigueur dans le courant de l'année 1942.

Parmi les principaux instigateurs du complot figuraient notamment le général Ludwig Beck, ancien chef d'état-major de l'armée de terre, Carl Goerdeler, ancien commissaire aux prix, le général Olbricht, chef du bureau général de l'armée de terre, et Henning von Tresckow, officier d'état-major sur le front de l'Est.

Les profils des conjurés apparaissent variés. Si tous ont l'amour de leur patrie en commun, les plus âgés, nationalistes, nourrissaient une nostalgie de l'Allemagne prussienne, tandis que les autres s'inscrivaient dans une pensée plus progressiste, inspirée des philosophies socialistes et chrétiennes.

Au cours de l'automne 1943 fut élaboré le plan qui reçut le nom de code « Walkyrie », qui devait conduire au renversement du régime nazi. Il reprenait, en le subvertissant, un plan du même nom, destiné à mobiliser l'armée de réserve en cas de troubles intérieurs.

À l'origine de l'opération, le colonel Claus von Stauffenberg, un aristocrate de Souabe, chef d'état-major du général Fromm, chef de l'armée de réserve (Ersatzheer). Après plusieurs tentatives avortées, il décida d'exécuter l'attentat lui-même.

Le 20 juillet 1944, il déposa une bombe – faute de temps, une seule des deux bombes prévues avait été amorcée – au cours d'une réunion à laquelle assistait Hitler, dans son quartier général de la Wolfsschanze (« tanière du loup »), en Prusse-Orientale, et quitta la salle avant son explosion.

Il regagna Berlin, convaincu que Hitler avait été tué. Mais il ne souffrait en réalité que de blessures superficielles, en dehors d'un tympan déchiré. Les conjurés, tardivement et à tort avertis de la mort du Führer, donnèrent finalement le signal du déclenchement de l'opération Walkyrie.

Mais l'opération avait été mal préparée. En particulier, les conjurés n'avaient pas pris soin de s'emparer des moyens de communication, et la nouvelle de la survie de Hitler se répandit rapidement.

Le général Fromm tenta alors de faire oublier sa passivité en faisant immédiatement exécuter les conjurés qui se trouvaient au Bendlerblock, siège du commandement de l'armée de réserve, parmi lesquels le général Beck, le général Olbricht et Stauffenberg.

Une vaste répression s'ensuivit contre les complices de la conspiration. La plupart furent jugés et condamnés à mort de façon expéditive par le « tribunal du peuple ».

Bibliographie

  • Kershaw, Ian. La chance du diable : le récit de l'opération Walkyrie. Trad. par Pierre-Emmanuel Dauzat. Paris : Flammarion, 2009.