Hræsvelgr est un géant en forme d'aigle. Siégeant aux confins du ciel, ses battements d'ailes sont à l'origine du vent.

Il est évoqué, tant dans les Vafþrúðnismál que dans la Gylfaginning, en réponse à une question sur l'origine du vent.

Les Vafþrúðnismál (str. 37) expliquent que :

« Hræsvelgr s'appelle,
celui qui siège aux confins du ciel,
géant en forme (« harmr ») d'aigle;
de ses ailes
on dit que vient le vent
sur tous les hommes. »
 

Snorri cite cette strophe, après l'avoir paraphrasée (Gylfaginning, ch. 1) : « à l'extrémité septentrionale du ciel siège le géant qui s'appelle Hræsvelgr. Il possède une forme d'aigle, et quand il prend son envol, les vents se lèvent sous ses ailes ».

Hræsvelgr n'est pas nommé ailleurs, mais il a été suggéré qu'il pourrait être identique à l'aigle qui lacère les cadavres dans la Völuspá (str. 50)1.

Des représentations comparables de l'origine du vent se retrouvent chez d'autres peuples : le dieu romain des vents septentrionaux se nomme ainsi Aquilon.

Hræsvelgr est traditionnellement traduit par « avaleur de cadavres » – une kenning appropriée pour l'aigle, mais qui, chez certains chercheurs, renverrait au fait que les géants se nourrissent de cadavres.

Selon Jón Hnefill Aðalsteinsson, il serait cependant plus convaicant de rendre Hræsvelgr par « celui qui engloutit les épaves », dans la mesure où il est question de la mer, tant dans la question de Gylfi, que dans celle d'Óðinn2.


1 Martin, John Stanley. Ar vas alda. Ancient Scandinavian creation myths reconsidered. In : Speculum Norroenum : Norse studies in memory of Gabriel Turville-Petre. Edited by Ursula Dronke... [et al.]. Odense : Odense University Press, 1981. P. 359.
2 Jón Hnefill Aðalsteinsson. Hræsvelgr, the Wind-Giant, Reinterpreted. In : A piece of horse liver : myth, ritual and folklore in Old Icelandic sources. Translated by Terry Gunnell and Joan Turville-Petre. Reykjavík : Háskólaútgáfan Félagsvísindastofnun, 1998. P. 27.