Hagbarðr et Signý sont un couple légendaire. Séparés par le conflit entre leurs familles, victimes d'une trahison, ils sont finalement réunis dans la mort.

Hagbards galgeCes deux pierres de l'âge du bronze situées à Asige (Halland, Suède) sont nommées « potence de Hagbard » (Hagbards galge).Leur histoire est rapportée au Livre VII de la Gesta Danorum de Saxo Grammaticus.

Hagbarthus est présenté comme le fils du prince Hamundus et le frère de Helwin et Hamundus. Lors d'un combat naval, les frères affrontèrent Alf et Algerus, les fils du roi de Danemark Sygarus. Au terme de la bataille, les deux parties firent la paix, et Hagbarthus accompagna les deux frères au Danemark.

C'est ainsi qu'il fit la connaissance de leur sœur, Sygne, qui se promit à lui. Mais, peu de temps auparavant, la jeune femme avait rejeté la demande en mariage de Hildigisleus. Celui-ci soudoya l'un des deux conseillers du roi, Bolwisus, qui calomnia les fils de Hamundus auprès d'Alf et Algerus, à tel point que les deux frères tuèrent Helwin et Hamundus. Ils furent à leur tour tués par Hagbarthus.

Déguisé en femme, Hagbarthus retourna ensuite au Danemark auprès de Sygne, avec qui il passa la nuit. Sygne s'engagea alors à le suivre dans la mort s'il venait à périr.

Dès le lendemain, les deux amants furent trahis. Fait prisonnier, Hagbarthus fut condamné à mort. L'apprenant, Sygne se suicida avec ses suivantes (imitant ainsi le comportement de Brynhildr à la mort de Sigurðr). En découvrant qu'elle avait tenu parole, Hagbarthus se réjouit de sa mort prochaine, puisqu'il allait retrouver son aimée dans l'autre monde. Puis, il fut pendu.

Cette légende a connu une grande popularité, dont atteste le grand nombre de ballades populaires qui lui ont été consacrées1.

Pourtant, aucune version en langue norroise n'a été conservée, même s'il y est fait allusion à plusieurs reprises. C'est le cas, par exemple, dans l’Ynglingatal du scalde norvégien Þjóðólfr ór Hvíni (str. 3). Dans la strophe évoquant la mort par pendaison du roi Agni, Þjóðólfr écrit qu'il dut « dompter le cheval de l'amant de Signý ». Dans la Kormáks saga (ch. 3), c'est le visage de Hagbarðr, sans doute gravé sur un panneau de bois, qui dissimule Steingerðr à la vue de Kormákr.

L'écrivain danois Karl Gjellerup leur a consacré une tragédie (1888).


1 Danmarks gamle folkeviser. Udg. af Svend Grundtvig. Kjöbenhavn : Samfundet til den danske literaturs fremme Vol. 1, p.317-339.