Les filles d'Ægir, le géant de la mer, et de son épouse Rán sont la personnification des vagues. Snorri dénombre neuf sœurs, dont il fournit les noms.

Le Nixe et les filles d'Ægir, Nils BlommérNils Blommér, Le Nixe et les filles d'Ægir
Huile sur toile, 1850.
Stockholm, Nationalmuseum.
Les vagues sont décrites comme les filles d'Ægir aussi bien en poésie scaldique (ainsi par le scalde Sveinn dans la première strophe de sa Norðrsetudrápa) qu'eddique (Helgakviða Hundingsbana I, strophe 29).

Dans les Skáldskaparmál (ch. 61), Snorri indique qu' Ægir et Rán ont neuf filles, dont il fournit la liste des noms1, citations de strophes scaldiques à l'appui. Elles se nomment Himinglæva (« celle à travers laquelle le ciel miroite2 » ?), Dúfa (« vague »), Blóðughadda (« chevelure sanglante »), Hefring (« celle qui se soulève »), Uðr (« vague »), Hrönn (« vague »), Bylgja (« grande vague »), Dröfn (« vague ») ou Bára (« vague »), au ch. 25 et dans les þulur, et Kólga (« froide »).

Snorri cite encore d'autres noms employés par les scaldes pour désigner les vagues. Il pourrait donc exister bien d'autres filles d'Ægir. L'idée que leur nombre serait limité à neuf provient peut-être d'une strophe difficile de Snæbjörn, également citée dans les Skáldskaparmál, où, selon une reconstruction possible, il est question des vagues comme des « neuf fiancées des récifs » (« skerja niu brúðir »).


1 Pour la deuxième fois : elles ont déjà été nommées ch. 25.
2 De himmin : « ciel » et glæja : « briller ».